EA FC 26, j’ai replongé pour une année supplémentaire (et j’ai moyennement aimé ça)
Comme tous les ans, la rentrée est synonyme de retour sur les bancs de l’école pour les minots, et de retour sur le canapé du salon pour moi, bien décidé à briller sur la nouvelle cuvée de EA FC. EA Sports a eu la gentillesse de me faire parvenir un code pour que je puisse replonger et me buter une fois de plus sur Ultimate Team, entre autres. Je vous en parle.
FIFA, ou EA FC comme il faut l’appeler maintenant, c’est un peu mon syndrome de Stockholm à moi. Tous les ans, le jeu me happe, me kidnappe littéralement et me fait perdre toute vie sociale, toute productivité pendant au moins une semaine à la sortie, et bien évidemment dans une moindre mesure pendant l’année qui suit. A chaque fois, je me dis que ça suffit, que c’était la dernière et qu’on ne m’y reprendrait plus. Et à chaque fois, comme quand cette ex te rappelle, tu te dis « hé, pourquoi pas retenter, peut-être que ça se passera bien cette fois ». Spoiler : ton ex n’a pas changé, et EA FC non plus.
EA Sports FC 26 donne tout de suite le ton. D’entrée de jeu, on sent que l’on est plus dans l’itération que dans la révolution : la sensation de déjà-vu est très présente et ceux qui espéraient un bouleversement total resteront sur leur faim. Pourtant, derrière ce faux air de copier-coller, EA glisse quelques ajustements qui font toute la différence, notamment cette volonté affichée de proposer deux “philosophies” de football : un mode plus réaliste et posé d’un côté, un mode plus rapide et nerveux de l’autre. C’est flagrant dès qu’on touche à la manette.
En mode Carrière ou en solo, la version “Authentique” change tout. Les matchs prennent un rythme plus lent, plus posé, avec des duels qui sentent un peu plus le vrai foot. La fatigue pèse davantage, la météo aussi, et les écarts de niveau entre joueurs se ressentent vraiment. Résultat : on retrouve des scores serrés, des 1-0, des 2-1, des fins de matchs tendues. C’est clairement là que le jeu donne sa meilleure version et qu’il s’adresse à ceux qui aiment se plonger dans une saison complète, gérer un club et voir leur travail tactique porter ses fruits sur la durée.
À l’inverse, dès que l’on bascule sur les modes en ligne, Ultimate Team en tête, EA FC 26 enclenche automatiquement le preset “Compétitif” : tout va plus vite, plus fort, plus haut. Les attaquants sont des fusées, les gardiens des figurants, et les scores fleuve sont la norme. C’est fun, c’est spectaculaire, mais c’est aussi un peu fatigant si on aime un football plus crédible. La prime à l’attaque est constante, et on finit souvent par défendre en catastrophe face à des vagues incessantes.
Graphiquement, en revanche, difficile de faire la fine bouche. EA FC 26 en met plein la rétine. Animations plus fluides, stades plus vivants, effets météo plus crédibles, rendu des joueurs bluffant : on est clairement sur le plus beau volet de la licence. Les intros de matchs et les plans sur la foule renforcent cette immersion. Même les menus ont été peaufinés pour donner un côté “premium” à l’ensemble.
Ultimate Team reste toujours aussi dense et addictif, mais là encore, le déséquilibre se fait sentir. En quelques jours, on se retrouve avec des cartes de joueurs surpuissantes et l’impression d’avoir “cassé” le jeu trop vite. “C’était mieux avant”, ai-je souvent pensé en ouvrant des packs, avec ce petit frisson de la rareté qui s’estompe au fil des éditions. Les nouveautés comme les tournois “Silver Only” ou l’évolution de joueurs tentent d’apporter un souffle neuf, mais le cœur du mode reste inchangé : un énorme bac à sable où la frontière entre plaisir et frustration dépend souvent de ta chance (ou de ton portefeuille).
Le mode Carrière, lui, s’offre quelques friandises bienvenues. On peut se lancer des défis, vivre des événements dynamiques, gérer des entraîneurs concurrents, voir son club évoluer en fonction des résultats. Tout n’est pas parfait — l’IA défensive reste parfois rigide, l’équilibrage des difficultés peut surprendre — mais il y a un vrai plaisir à bâtir son histoire et à enchaîner les saisons dans ce contexte plus crédible.
En résumé, EA Sports FC 26 n’est pas le grand soir de la franchise. Mais c’est un épisode qui assume son héritage et qui trouve un compromis entre deux publics : ceux qui veulent un foot “vrai”, posé, immersif, et ceux qui veulent du spectacle immédiat, du but, du but et encore du but. Si tu es fan de mode Carrière, tu vas te régaler. Si tu vis sur FUT, tu retrouveras tes repères, tes joies et tes frustrations d’antan. Et si tu es comme moi, pris dans ce cycle annuel de capture et de rechute, dis-toi que oui, l’ex est toujours la même… mais qu’au fond, c’est aussi pour ça qu’on y retourne.