Kingdom Come Deliverance 2, un jeu avec des armures beaucoup trop lourdes pour mon petit corps
Bon. On va pas tourner autour du pot : Kingdom Come: Deliverance II est une bête de RPG médiéval.
Je l’ai poncé. Des dizaines d’heures à crapahuter dans la Bohême du XVe siècle, à me faire défoncer par des brigands, à tomber de cheval comme un idiot, à essayer de négocier avec des nobles hautains et à foirer des tentatives de crochetage sur des portes qui, au final, n’étaient même pas fermées à clé. Une vraie vie de gueux.
L’histoire : Henry reprend du service, mais pas trop vite
On retrouve Henry, notre forgeron préféré, qui a bien évolué depuis le premier opus. Le mec est toujours en galère, faut pas rêver, mais il commence à avoir une certaine prestance. Sauf que BAM, twist scénaristique : suite à une mésaventure (disons une chute pas très habile), Henry se retrouve à oublier tout ce qu’il a appris. Oui, c’est un prétexte pour nous refaire galérer à monter nos compétences, et oui, c’est un peu tiré par les cheveux, mais bon, c’est Kingdom Come. On accepte.
Le scénario est toujours aussi bien écrit, avec des intrigues politiques qui s’entremêlent et des personnages crédibles qui ne te prennent jamais par la main. Si tu ne fais pas gaffe, tu peux vite te retrouver à manquer des pans entiers d’histoire parce que tu as préféré aller boire un coup dans une taverne au lieu de suivre un noble qui te proposait un job. Mais c’est ça qui est génial : tu vis ta version du Moyen Âge, pas celle que le jeu t’impose.
Le gameplay : toujours aussi exigeant (et jouissif)
Si vous aviez trouvé le premier opus un peu trop hardcore, alors accrochez-vous. Kingdom Come II ne fait pas de cadeaux. Le système de combat a été encore affiné : les coups sont plus précis, les contres mieux intégrés, et il faut toujours bien gérer son endurance. Essayer de spammer les attaques, c’est la mort assurée. J’ai voulu la jouer bourrin en me frottant à une bande de mercenaires sans réfléchir… J’ai fini par courir dans les bois en caleçon après avoir perdu mon équipement.
Autre point fort : l’intelligence artificielle. Les ennemis sont plus malins, ils t’encerclent, s’adaptent à ton style de combat. Même les villageois ont des réactions crédibles. Lors d’une quête, j’ai essayé de convaincre un fermier de me donner des infos sur des bandits, mais il m’a rembarré. Je suis revenu plus tard, torché à la bière pour essayer une approche plus amicale. Il m’a ignoré. Résultat : je me suis réveillé dans un fossé, sans mes bottes.
Un monde vivant et immersif
Graphiquement, le jeu est à tomber. Les forêts sont si denses qu’on s’y perd, les villages regorgent d’activité, et les marchés sont animés de discussions, d’échanges et de rixes impromptues entre poivrots. La météo dynamique ajoute une vraie couche d’immersion : chevaucher sous une pluie battante, avec ta tunique trempée et ton cheval qui ralentit dans la boue, c’est un petit plaisir masochiste.
Les détails du quotidien sont toujours là : faut bouffer, dormir, entretenir son matos, et faire attention à sa réputation. On n’est pas dans un RPG où on devient un demi-dieu au bout de dix heures. Ici, Henry reste un simple mortel, et si tu oublies de manger ou de soigner une plaie, tu peux vite te retrouver dans une situation très, très compliquée.
Les quêtes : pas de point d’exclamation, juste du bon sens
Là où le jeu brille vraiment, c’est dans la construction de ses quêtes. Pas de gros marqueur flashy qui te dit « parle à ce type », mais un monde qui réagit à ce que tu fais.
Exemple : j’ai voulu aider une veuve dont le mari avait disparu. Au lieu d’avoir un objectif tout tracé, on m’a donné quelques pistes. J’ai dû parler aux voisins, fouiller la maison, suivre des indices… et je me suis perdu en chemin parce que j’ai tenté de voler un poulet et que le village entier a décidé de me courser. Résultat, je suis revenu trois jours plus tard, penaud, et la piste était froide. C’est ce genre de trucs qui rendent l’expérience unique.
Les (petits) couacs
Tout n’est pas parfait. Y a encore des bugs. Certains sont drôles (un garde qui flotte dans les airs, un cheval qui décide de devenir un avion de chasse), d’autres un peu plus frustrants (des PNJ bloqués, des quêtes qui ne se valident pas toujours bien). C’est le prix à payer pour un monde aussi organique.
Aussi, la difficulté peut en rebuter certains. Les nouveaux joueurs risquent de souffrir un bon moment avant de maîtriser le système. Mais franchement, une fois qu’on a passé le cap, c’est un pur bonheur.
Verdict : un incontournable pour les vrais amoureux du RPG
Kingdom Come: Deliverance II, c’est un jeu qui demande du temps, de l’investissement et pas mal de patience. Mais si t’aimes les RPG exigeants où chaque action a des conséquences, c’est un régal absolu.
Un conseil : prenez votre temps, immergez-vous, laissez-vous porter. Et surtout, évitez de boire avec des inconnus. Ça finit rarement bien.