mai 27, 2021

Returnal sur PS5 : je suis mort des milliers de fois comme une bonne grosse victime, et j’ai aimé ça.

Par Jauny

Cela fait un petit moment que l’on ne s’est pas vus, n’est-ce pas ? Il faut dire que le temps m’a manqué pas mal ces derniers temps. J’ai toutefois pu essayer Returnal sur PS5 pour un test sur Conso-Mag, ce qui marque mon retour aux affaires !

La première exclusivité Playstation 5 de l’année est là ! Elle s’appelle Returnal, et nous arrive en provenance des studios de Housemarque. Au programme de cette aventure totalement inédite : un bon dans un univers dark science fiction très réussi, pour une expérience très difficile qui va en faire baver plus d’un. On embarque pour la planète Atropos de ce pas ! 

Plus habitués aux productions destinées au Playstation Network, Housemarque hausse son niveau de jeu pour sortir un titre extrêmement ambitieux et très bien porté par Sony. Ainsi, après des titres modestes comme Dead Nation, Alienation ou encore Resogun, c’est à une expérience AAA que les finlandais s’essaient. Et autant le dire tout de suite : ils réussissent haut la main leur pari ! 

Returnal est un shooter 3D qui nous place aux commandes de Solene, une astronaute. Cette dernière ne commence pas l’aventure de la meilleure des manières, puisque dès la première minute, voilà qu’elle se crashe sur la planète Atropos alors qu’elle tentait d’enquêter à propos d’un mystérieux signal. Cette exoplanète n’est pas franchement accueillante, et elle doit très rapidement combattre les créatures présentes. Solene arpente de manière très fluide les différentes zones qui se présentent face à elle, progresse, gagne en compétences en même temps que le joueur gagne en dextérité. Jusqu’à l’inévitable : un monstre trop fort apparaît et terrasse le personnage principal. Fin du jeu. 

Fin du jeu ? Non. L’écran titre de Returnal apparaît alors, dévoilant avec lui le concept même de cette aventure qui va nous occuper de longues, très longues heures. Solene, au lieu de passer de vie à trépas, se retrouver catapultée en plein crash à nouveau, et “renaît” comme si de rien n’était, se retrouvant une fois de plus démunie à l’arrivée sur cette planète hostile. Et à nous donc de repartir en quête du fameux signal qui nous amené jusqu’ici en progressant, une nouvelle fois, de zone en zone. Mais là, nouvelle surprise : si les zones en elles-mêmes sont les mêmes que précédemment, la façon dont elles sont interconnectées entre elles a évolué de manière aléatoire, et il faut tout répprendre. Jusqu’à une nouvelle mort, et à un nouveau cycle temporel. Et ainsi de suite. Encore. Et encore. Et encore. 

Returnal emprunte ainsi au genre du roguelite avec ses runs successifs qui nous font devenir plus fort en tant que joueur, alors que Solene, elle, redémarre toujours de zéro ou presque, ne conservant que clefs et pièces d’équipement permettant l’accès à certains nouveaux passages de certaines zones. C’est donc bel et bien notre talent en tant que joueur qui est la variable d’ajustement principal pour progresser. On apprend très vite à reconnaître la faune et la flore qui peuplent cette planète, à comprendre les patterns de tous les ennemis afin de les décimer de plus en plus efficacement. En ce qui concerne les boss, Housemarque a pris le parti de ne pas nous les faire affronter à nouveau entre chaque run, ce qu’on apprécie afin d’éviter trop de crises de nerfs ! 

Ce sytème de boucles temporelles infinies est donc l’élément clé de Returnal, tant du point de vue du gameplay que de la narration. On progresse sur Atropos avec passion, désrieux à la fois de progresser jusqu’à la nouvelle zone inédite, mais aussi d’en apprendre plus sur ce qu’il se passe ici. On met alors la main sur des journaux audio enregistrés par… nous-même, nous donnant des indices sur tout cela. D’autres élements de narration sont présents, notamment certaines phases à la première personne dont je m’abstiens volontairement de vous parler pour vous laisser le plaisir de la découverte par vous-même. Cette narration est vraiment intéressante, même si le format du jeu en lui-même fait qu’elle est parfois un peu trop dilluée. Certains runs ne font pas progresser l’aventure d’un iota scénaristiquement, la faute à des morts prématurées fréquentes. 

D’un point de vue du gameplay, les développeurs ont créé un système vraiment intéressant, riche sans être trop complexe. Si le premier run nous submerge d’informations et de nouveautés, on remarque très rapidement qu’il est facile de progresser dans les environnements pour faire évoluer Solene et la rendre plus puissante pour affronter les difficultés. Il est ainsi possible d’augmenter sa santé maximale, l’Intégrité, mais aussi son niveau de Maîtrise d’Arme afin de découvrir des pistolets et autres fusils de plus en plus puissants. D’autres objets, reliques et pièces d’équipements supplémentaires viennent compléter un tableau intéressant offrant de nombreuses facettes au gameplay, notamment lors des affrontements contres les ennemis les plus puissants qui se transforment très vite en véritables ballets, aussi techniques que gracieux visuellement. 

Il faut dire que les développeurs ont réussi à nous pondre un univers vraiment intéressant visuellement. Si le titre ne sera pas le nouvel étalon et porte-étandard visuel de la Playstation 5, il offre une réal’ qui n’a absolument pas à rougir face à l’ensemble des productions actuelles. L’univers est très propre visuellement, piochant ici et là dans des am biances connues et mêlant habilement les univers. D’Alien à la Guerre des Monde, en passant par Lovecraft ou Dune, on retrouve ici et là quelques références bien senties. 


Returnal nous aura fait galérer. Solene est morte un nombre incalculable de fois, mais jamais cela n’a été inutile. La progression que l’on ressent dans le titre nous a grisé comme rarement, le sentiment d’évoluer en tant que joueur et non en tant que personnnage de l’aventure, étant particulièrement satisfaisant. En réapparaissant à l’infini avec le même arsenal vierge, on ne peut compter que sur son skill pour venir à bout de cette aventure – qui a encore quelques secrets à dévoiler une fois l’écran final apparu – et c’est un sentiment trop rare dans bon nombre de productions “grand public”. Returnal n’est pas à mettre entre toutes les mains du fait de cette difficulté importante et de ce système qui peut s’avérer frustrant. Mais pour ceux qui accrocheront au concept, ils découvriront une aventure comme seul le jeu vidéo peut en proposer, et qui pourrait bien s’ancrer profondément dans leur mémoire. Une magnifique découverte.