Atelier Yumia : L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée
Un petit jeu tout doux qui te prend par la main (et un peu par le cœur)
Il y a des jeux qui veulent te faire transpirer, d’autres qui veulent te faire pleurer, et puis il y a Atelier Yumia, qui débarque avec une tisane dans une main, une plume dans l’autre, et un air de dire : « Viens, on va souffler un peu. »
Pas de fin du monde à éviter, pas de dragons vénères à décapiter, pas même de gestion de royaume en feu : ici, tu joues une apprentie alchimiste qui passe ses journées à cueillir des fleurs et à brasser des potions, dans un monde pastel où même les monstres ont l’air d’avoir fait des câlins récemment.
Mais derrière ses airs de jeu gentillet, Atelier Yumia : L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée cache une aventure plus riche qu’il n’y paraît. Un RPG qui ne crie jamais, qui avance à petits pas, mais qui sait parler d’identité, de mémoire, et de liens humains avec une sincérité désarmante.
Alors est-ce que ça vaut le coup de poser ta hache à deux mains pour t’asseoir au bord d’un lac et faire bouillir trois champignons ? Franchement, oui. Et on t’explique pourquoi.
Yumia, apprentie alchimiste (et amnésique, bien sûr)
Dans le rôle-titre : Yumia Liessfeldt, une jeune alchimiste fraîchement embarquée dans une expédition scientifique pour explorer les ruines d’un ancien empire. Bon, “scientifique” est un grand mot : l’équipe mélange chercheurs sérieux, mercenaires pas trop regardants, et un ordre religieux qui n’aime pas trop quand on parle d’alchimie. Surtout que dans cet univers, l’alchimie, c’est un peu comme le téléchargement illégal dans les années 2000 : officiellement interdit, mais tout le monde le fait un peu quand même.
Yumia, elle, est douce, curieuse, et surtout très amnésique. Un classique. On va donc l’aider à reconstituer ses souvenirs tout en découvrant les mystères de la fameuse Terre Rêvée, un monde parallèle aussi poétique qu’énigmatique. L’histoire prend son temps, mais elle est bien racontée, avec quelques fulgurances émotionnelles et un vrai soin porté aux personnages secondaires. On ne pleure pas dans les chaumières, mais on s’y attache vite.
Des paysages qui sentent la lavande et la rosée
Visuellement, on est en terrain connu pour la série Atelier. Couleurs pastel, lumière dorée, ambiance de conte japonais du dimanche matin. C’est doux, c’est net, et c’est sacrément joli, même si ça ne vise jamais la performance technique. Sur PS5 et PC, ça tourne nickel ; sur Switch, quelques ralentissements ici ou là, mais rien qui casse l’expérience (sauf si tu es très allergique aux petites baisses de framerate).
Le character design est au top : les personnages ont chacun leur style, leur palette de couleurs, et leur dose de charme. Le bestiaire est un peu plus sage, mais on apprécie l’effort : même les ennemis ont l’air gentils. Presque trop.
Et puis il y a la musique. Ah, la musique. Entre piano rêveur, guitare acoustique et instruments traditionnels, la bande-son t’enveloppe comme un plaid sonore. Ce n’est jamais envahissant, mais toujours présent. Même les sons de menus sont doux, c’est dire.
L’alchimie, ce métier de rêve (sauf quand on rate ses potions)
Le gameplay de Yumia repose sur un triptyque très simple : explorer, collecter, créer. Le cœur du jeu, c’est la synthèse alchimique. On chope des ingrédients un peu partout (plantes, minerais, poissons magiques, champignons chelous), on les combine dans le bon vieux chaudron, et on fabrique des objets. Potions de soin, bombes de combat, objets de quêtes… ou juste une tarte au miel pour remonter le moral d’un villageois.
C’est addictif, surtout quand on commence à maîtriser les propriétés des ingrédients et les bonus que ça débloque. Mais attention : les premières heures peuvent être un poil lourdes. Le jeu balance des mécaniques et des tutos comme un prof d’alchimie sous caféine. Il faut s’accrocher un peu, mais une fois passé ce cap, c’est du velours.
Des combats au tour par tour qui ont du répondant
Les affrontements suivent un système au tour par tour modernisé, avec une équipe divisée en première ligne (attaque) et seconde ligne (soutien). On peut permuter les rôles, jouer sur les éléments, enchaîner les compétences… C’est dynamique sans être stressant. Pas de Dark Souls ici : Atelier Yumia veut te faire réfléchir, pas transpirer.
Les boss ne rigolent pas trop, cela dit. Il faudra apprendre à bien gérer ton inventaire, utiliser tes objets, et surtout profiter des compétences de chaque membre du groupe. Chacun a sa spécialité, son petit grain de folie, et ses dialogues sympas en combat. Un peu comme une team de J-RPG classique, mais en plus chill.
Le vrai boss : le rythme du jeu
On ne va pas se mentir : Atelier Yumia est lent. Et c’est volontaire. Le jeu ne cherche jamais à te presser. Tu avances à ton rythme, tu choisis ce que tu fais de tes journées (exploration, création, interactions sociales…), et tu vis un peu dans ce monde-là. Certains vont adorer. D’autres vont trouver le temps long. On ne force personne, mais on prévient.
Comptez une trentaine d’heures pour voir la fin de l’histoire principale, un peu plus si tu veux tout faire, tout crafter, ou simplement te poser dans un coin et admirer les lucioles la nuit tombée.
Verdict (sans note, parce qu’on est des grands)
Atelier Yumia : L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée ne changera pas le monde. Mais il ne veut pas le faire. Il veut juste t’embarquer dans un petit monde doux et mélancolique, où tu prends soin des autres, où tu recolles les morceaux de ton passé, et où tu peux passer une heure à chercher la bonne combinaison d’ingrédients pour faire une potion qui sent bon la vanille.
Ce n’est pas un jeu pour tout le monde, et c’est très bien comme ça. Mais si tu cherches une parenthèse, un jeu qui apaise plutôt qu’il ne stimule, et qui fait sourire sans en faire trop… Yumia t’attend. Chaudron prêt, souvenirs en veille.
Dispo sur : PS5, PS4, Nintendo Switch, PC
Durée de vie : 30 à 40h, plus si affinités (et si tu aimes refaire trois fois la même potion pour optimiser ton % de réussite)